Automatisation du marketing de contenu : c’est le robot qui te parle

En ces temps troubles où les voitures commencent à rouler toutes seules et où les chatbots envahissent l’univers, rien ne semble échapper à l’automatisation des tâches et à la robotisation du monde.

Pas même l’écriture, qui de manuelle et calligraphiée est devenue progressivement électronique et assistée, voir même aujourd’hui parfois complètement automatisée.

Alors, la créativité est-elle toujours l’apanage des humains, ou les machines nous auraient-elles là aussi supplantés depuis longtemps, sans que l’on s’en soit rendu compte ? En tant qu’outil d’inspiration, d’écriture assistée ou d’optimisation SEO, le robot est-il en train de remporter son combat sur l’Homme ? SEMrush fait un point sur la situation dans cet article.

Le robot comme outil d’inspiration 

Quelle est la définition de l’inspiration ? « Inspiration : élan inconscient de créativité dans une entreprise littéraire, musicale ou autre ». Si l’on en croit Wikipedia (et il faut toujours croire Wikipedia), l’inspiration aurait donc des caractéristiques de base purement humaines, difficile voir impossible à imiter par un robot.

Sans robots : inspiration, respiration

« Papa, je sais pas quoi dessiner ». C’est très jeune, bien longtemps avant de devenir spécialiste du contenu marketing, que l’on est saisi ainsi par l’angoisse de la page blanche. On mettra pourtant un peu de temps à se rendre compte qu’il existe quelques méthodes 100% naturelles pour ne jamais tomber en panne d’inspiration.

Un expresso bien serré

Le saviez-vous ? Le premier agrégateur de contenu 100% bio est une petite boîte noire de 30 centimètres de haut, appelé communément machine à café. Que vos collègues soient en train de commenter le dernier match du PSG ou de faire leurs plans pour le week-end, tous leurs sujets de conversation ont un point commun : ils les intéressent un minimum, et si ça les intéresse, ça pourrait aussi intéresser vos clients, non ?

Non loin derrière (ou devant), la rue est elle aussi une source intarissable de sujets pour votre stratégie de contenu. Une scène touchante dans le métro, un chauffeur de taxi un peu bavard, la rue fourmille d’idées pour le spécialiste du contenu toujours armé de son stylo et de son petit carnet.

Marronnier et newsjacking

Et si la machine à café est cassée, on fait comment? Pas de panique, notre seconde méthode d’inspiration 100% naturelle l’est à double titre, puisqu’il s’agit… d’un arbre.

Pas question de vous faire une infusion de feuilles de marronnier en espérant y trouver l’inspiration, mais bien de vous constituer un calendrier ad hoc pour y puiser un nouveau sujet en fonction de la date du jour. Marronnier de saison, climatique, historique ou culturel, il y aura toujours là un petit truc pour vous dépanner !

Pour aller encore plus loin dans sa croisade contre la page blanche, le responsable de contenu consciencieux ne se contentera pas de lister les sujets marronniers de l’année, mais ira aussi anticiper les tendances en intégrant à son calendrier des potentiels sujets de newsjacking, ou « détournement de nouvelles » en V.O : il lui suffira pour cela de lister les nouvelles séries de l’année, les films ou les sorties d’album les plus attendus… et d’être curieux, toujours, bien entendu !

Avec robots : inspiration, expiration

Quand la médecine douce ne suffit plus, vous pouvez aussi vous tourner vers des méthodes certes un peu moins naturel, mais qui ne devrait pas mettre votre santé en péril pour autant.

Veille traditionnelle et curation

Première incursion de l’automatisation dans la rédaction de contenu, la constitution d’un arsenal de veille compétitif est devenue aujourd’hui une obligation, que ce soit pour surveiller les mentions de votre marque ou trouver de nouvelles idées de contenu. On devra donc plus ou moins impérativement :

  • Installer et organiser un ou plusieurs agrégateurs de news type Feedly ou Scoop.it, qui vous permettent d’automatiser la collecte de flux RSS pour consulter tous les articles qui paraissent sur un sujet donné en temps réel.
  • Mettre en place des alertes Google par thématiques et mots-clés
  • S’abonner à différentes newsletters riches de contenu, à l’image de ce que peut proposer l’excellent Journal du Net ou la société Statista qui chaque jour fournit ainsi une ou plusieurs infographies gratuites, toujours pertinentes.
  • Posséder (et consulter, tant qu’à faire) un compte Pinterest et un compte Twitter, pour ne rien manquer de ce qui se passe dans votre branche. Vous pouvez même encore vous inscrire sur MySpace, si vous êtes vraiment tordus.
  • Utiliser l’outil Brand Monitoring de SEMrush pour filtrer les mentions de votre marque en fonction des sources et de la date.

À partir de ces outils de veille, le rédacteur de contenu pourra effectuer des opérations de curation qui consiste à reprendre tel quel un contenu, ou plus prosaïquement y puiser son inspiration pour rédiger du contenu original – avec un autre angle d’approche ?

Fournisseurs officiels d’idées

Pour aller encore plus loin dans l’automatisation de ses sources d’inspiration, on peut aussi se procurer quelques outils spécialisés dans la recherche de contenu afférent, tel l’outils Topic Reseach de la suite SEMrush : il suffit d’y taper un terme dans la barre de recherche pour se voir proposer :

  • Une carte de sous-thématique liées au sujet principal, vous donnant des idées connexes à utiliser dans votre article, avec une belle mind-map à la clé
  • Un tableau de bord des différents articles parus sur le sujet, ainsi que des liens pour voir la façon dont la concurrence l’a traité, pour être original et pertinent.
  • Un récapitulatif des questions les plus posées par les internautes, pour savoir quelles réponses leur donner !

Verdict : 50% – 50 %

Question inspiration, le verdict du jury est ambigu : si rien ne remplacera jamais la curiosité naturelle du rédacteur de contenu ou du responsable éditorial, le coup de pouce fourni par les agrégateurs de news et outils spécialisés s’avère tout de même conséquent en terme de gain de temps et de nerfs. Verdict, 1 partout, balle au centre, deuxième manche.

Le robot comme outil d’écriture assistée

Et si après avoir utilisé les techniques modernes comme assistant d’inspiration, on passait à l’étape supérieur en faisant carrément écrire nos contenus par les robots ?

Sans robot : aux origines de l’écriture automatique

Il y a bien longtemps, bien avant l’invention de l’ordinateur et du SMS, pré-existait déjà les prémices de ce que l’on pouvait appeler à l’époque l’écriture automatique.

À l’origine technique d’écriture introduite par le mouvement des surréalistes, elle visait selon son créateur André Breton à « traduire aussi exactement que possible la pensée parlée » (Manifeste du surréalisme, 1924). Dans les faits, elle consistait à écrire le plus rapidement possible, sans contrôle de la raison, sans préoccupations esthétique ou morale, voire sans aucun souci de cohérence grammaticale ou de respect du vocabulaire.

S’il n’est pas certain que cette technique littéraire puisse être adaptée au marketing moderne (à moins de vouloir complètement paumer votre lectorat), une autre technique de ces mêmes Surréalistes, dite de l’Oulipo (pour “Ouvroir de Littérature Potentielle“ fait elle parfois ses preuves quelque soit le contexte.

En s’imposant des règles d’écriture contraignantes d’un point de vue temporel (vingt minutes pour écrire un article), thématique (un sujet bien balisé que l’on choisit de défendre d’un certain point de vue), stylistique (écrire sous forme de top, ou en langage télégraphique…) et sémantique (un ensemble de “mots-clés” qui devront obligatoirement figurer dans le texte), on parvient souvent à libérer l’imagination: le cerveau est alors trop occupé par la contrainte pour avoir le temps de penser à son angoisse de la page blanche.

Avec robot : l’avènement de l’autre écriture automatique

Fini le surréalisme, place désormais à l’ultra-réalisme ultra-connecté et ultra-tourné vers le rendement et l’efficacité. Imaginons donc un monde où il suffirait de taper un sujet d’article, de sélectionner une tonalité d’écriture, une longueur de texte et un angle d’approche, et de laisser la machine faire le reste. Ce monde… n’existe pas encore, bien heureusement.

Certes, en 2018 l’américain Ross Goodwin avait tenté l’expérience en éditant 1 The Road, premier roman entièrement écrit par une I.A sur les bases d’un voyage (capté de manière sonore et visuel) sur les traces de Jack Kerouac.

Mais même si de manière surprenante, l’IA était parvenu à intégrer des personnages au texte, l’oeuvre était encore dans son ensemble trop décousue pour être convaincante.

En attendant le prochain changement, on doit se contenter en terme d’intervention robotique dans l’écriture de quatre aspects déjà assez cruciaux, plus proche de la PAO :

  • Les outils de correction automatique, type celui de Word ou d’autres outils plus poussés comme Le Robert Correcteur qui permet de ne plus faire de fautes, même dans ses posts sur les réseaux sociaux.
  •  Les outils d’organisation tel le gratuit Scrivener, qui vous aident à classer vos notes, changer l’ordre des paragraphes, vous y retrouver dans votre texte.
  • Les outils d’accessibilité pour les paresseux et ceux qui ne peuvent faire autrement, comme Dragon Naturally Speaking qui vous permet de dicter votre texte.
  • Les outils de saisie semi-automatique intégrés désormais de manière standard sur tous les Smartphones et la plupart des navigateurs, qui complète votre saisie et tente de deviner la suite de votre texte à partir de son expérience précédente.

Verdict : PAO oui, EAO non

Que l’on se rassure donc, ce n’est pas demain que tous les copywriters du monde seront remplacés par des robots-écrivains, même si les progrès fulgurants de l’intelligence artificielle nous donne bon espoir de voir cela arriver de notre vivant.

Mais en attendant, si la PAO (Production Assistée par Ordinateur) a encore de beaux jours devant elle et s’avère souvent une nécessité, l’EAO (Ecriture Assistée par Ordinateur) relève encore de la science-fiction.

Le robot comme outil d’optimisation SEO 

Si la côte du robot dégringole après cette dernière manche, les partisans de l’automatisation devraient retrouver des couleurs dans ce chapitre consacré à l’optimisation SEO de vos textes.

Sans robot : une question de feeling

On le sait désormais, l’optimisation d’un texte pour le SEO (Search Engine Optimization) est désormais un passage obligé si on veut voir son article (et par extension, son site web) correctement référencé dans les moteurs de recherche. La construction de backlinks et l’optimisation technique d’un site ont aussi une importance conséquente, mais le contenu de votre texte restera la première chose analysée par les bots de Google.

Les partisans d’un SEO 100% bio, proches du mouvement survivaliste, vous diront que l’on peut très bien gérer son référencement tout seul comme un grand sans l’aide d’aucun outil autre que son feeling, un peu de bon sens et beaucoup de patience. N’appelle-t-on pas d’ailleurs le SEO référencement « organique » ou « naturel » ?

L’essentiel sera alors pour le rédacteur de contenu adepte du bio de :

  • se construire une base sémantique de mots-clés dont il devra vérifier manuellement qu’ils se trouvent bien dans son texte
  • faire autant de liens qu’il peut vers des sites amis en espérant que ceux-ci lui rende la pareille
  • faire confiance à son instinct (et à son talent d’écriture) quant à l’intérêt intrinsèque de son texte, qui devra être on le sait d’une certaine longueur et écrit dans une tonalité adaptée pour toucher son lectorat.

Avec robot : éloge de la paresse

Lorsque l’on considère quels sont les éléments cruciaux dans l’optimisation SEO de son contenu, on s’aperçoit tout de même assez vite que ce serait faire preuve de pas mal de snobisme (et d’une pointe d’inconscience) que de se dire que l’humain peut tout gérer tout seul sans l’aide des robots.

Ainsi, la suite SEMrush (mais également certainement d’autres logiciels spécialisés dans le SEO) propose deux outils d’optimisation SEO très adapté pour le travail des rédacteurs de contenu :

  • L’outil SEO Content Template, qui comme son nom l’indique vous fournira, à partir d’un thème donné et de l’observation de vos rivaux, un brouillon contenant des recommandations pour l’optimisation SEO de votre texte, de sa longueur aux liens à y faire figurer en passant par les mots-clés à utiliser absolument.
  • L’outil SEO Writing Assistant, se présentant sous la forme d’un plugin à ajouter à votre navigateur ou directement dans votre Google Doc, et que l’on utilisera plutôt en aval pour contrôler le “potentiel SEO” de votre texte : l’outil vous conseille ainsi de rallonger votre texte ou au contraire de raccourcir certains paragraphes trop durs à lire, de supprimer des expressions inutilement complexes ou de rajouter certains mots-clés que vous auriez pu oublier.

Verdict : le robot est plus fort que toi

Troisième manche adjugée au robot, sans contestation possible : on veut bien ne pas être paresseux, il serait dommage de se priver de l’efficacité des outils actuels quant à l’optimisation SEO de vos contenus marketing.

La guerre des robots et des humains fait toujours rage, et se termine pour l’instant sur un joli match nul : si l’on utilisera volontiers les robots pour contrôler le potentiel SEO de notre texte, si l’on peut faire appel aux outils de curation pour aider notre imagination à décoller, on est encore loin du temps où les robots pourront totalement remplacer l’humain dans l’écriture complète d’un article de blog. Ceci dit, qui vous dit que cet article n’a pas été écrit… par un robot ?

 

Par Jonathan Henault

0 réponses

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *